Faites entrer l'accusé

Quand Laurent Bary appelle, paniqué, les pompiers de Dijon, ce 26 mars 2004, il vient de retrouver sa femme étendue par terre. «Il y a du sang partout», hurle-t-il ! Valérie, 38 ans, ne respire plus. Elle a été poignardée, puis son meurtrier lui a fracassé la tête contre les dalles du carrelage. Qui a tué cette mère de famille tranquille, dans cette ferme d'un hameau de 12 habitants ? Les gendarmes entendent tous les propriétaires des téléphones portables qui ont borné à Laneau, prélèvent les empreintes digitales de la population, contrôlent les listings des chambres d'hôtes du coin. En vain ! Personne n'a rien remarqué de suspect

Emmanuel Rist : Un homme, deux signatures. «Le Bec», le pseudo qu'il griffonnait au bas de ses dessins pour la presse locale ou Amnesty International. «Tiwaz 2882», le nom de code dont il signait les tracts racistes et les tombes qu'il profanait. Car Emmanuel Rist idéalisait l'Allemagne du IIIe Reich ! Alors, après les mots, il est passé à l'acte. Ce 22 mai 2001, une habitante de Gundolsheim remarque l'étrange manège d'une Golf bleue. Le conducteur semble chercher quelqu'un dans la rue. Quand il démarre, un tapis traîne sur le trottoir, du sang coule sur la chaussée. Un corps gît au sol. Un homme vient de recevoir une balle en pleine tête ! Il s'appelle Mohammed Madsini

Le 20 janvier 2003, les policiers reçoivent un appel de la femme de Thierry Saman qui leur explique que son mari, concierge dans un immeuble du XIIIe arrondissement de Paris, n'a pas donné de nouvelles depuis cinq jours. L'homme n'est certes pas un inconnu de leurs services ; si il a été condamné pour vol et trafic de stupéfiants dans les années 90, cet Antillais, champion de France et d'Europe de boxe, n'a plus fait parler de lui depuis. En épluchant ses relevés téléphoniques, ils s'aperçoivent qu'il était en contact régulier avec des voyous mais aussi avec un policier. Thierry Saman était un informateur qui distillait des renseignements sur des affaires en préparation

Le 3 mars 2009, Odile Varion signale la disparition de son compagnon à la gendarmerie de Dompierre-sur-Besbre, dans l'Allier. Cela fait trois semaines qu'elle n'a plus de nouvelles de lui. Vérification faite, le téléphone de Didier Lacote reste muet et ses comptes bancaires ne présentent aucun mouvement depuis le 12 février. Les gendarmes publient donc un avis de recherche dans la presse locale. Et ça marche ! Quelques jours plus tard, un passant signale la voiture du disparu. Mais dans le coffre, une macabre découverte attend les enquêteurs : le corps de Didier Lacote a été coupé en deux. La vie sentimentale agitée de la victime ouvre d'emblée plusieurs pistes de recherche